TRAVAILLER POUR UNE START-UP // C’EST ACCEPTER D’ÊTRE UN ESCLAVE COOL <3

@GALANSIRE

TU T’ES DÉJÀ LAISSÉ SÉDUIRE PAR LE RÊVE START-UP ?

BUREAU OPEN-SPACE AVEC DES POUFS COLORÉS, BABYFOOT, MACHINE À CAFÉ ILLIMITÉE ET UNE HIÉRARCHIE

“À PLAT” ?

BIENVENUE DANS L’ENFER DU COOL-WASHING :

UNE ENTREPRISE QUI VEUT TE FAIRE CROIRE QUE T’ES UN ENTREPRENEUR EN HERBE, ALORS QU’EN RÉALITÉ, T’ES UN ESCLAVE 2.0.

SAUF QU’AU LIEU DES CHAÎNES, T’AS UN MACBOOK ET DES TICKETS-RESTO.

DERRIÈRE LES DISCOURS SUR “L’INNOVATION”, “L’ESPRIT D’ÉQUIPE” ET “LA FLEXIBILITÉ”, LA START-UP, C’EST SOUVENT UN PIÈGE BIEN FICELÉ QUI TE FAIT BOSSER 70 HEURES PAR SEMAINE POUR UN SALAIRE MÉDIOCRE, AVEC DES ACTIONNAIRES QUI S’EN METTENT PLEIN LES POCHES

PENDANT QUE TOI, TU CRAMES TON ÉNERGIE POUR DES STOCKS-OPTIONS QUI VAUDRONT PEUT-ÊTRE UN KEBAB.

MAIS AU LIEU DE TE FAIRE UN LAÏUS THÉORIQUE, ON VA ENTRER DANS LE CONCRET AVEC TROIS TÉMOIGNAGES DE GENS QUI ONT CRU AU RÊVE ET QUI SONT TOMBÉS DANS LA MACHINE À BROYER LES JEUNES TALENTS.

“J’AI BOSSÉ 80 HEURES PAR SEMAINE POUR UN T-SHIRT FLOQUÉ ET UN TOTE BAG”

– LUCAS, 26 ANS, EX-BIZDEV LUCAS, C’EST LE MEC QUI CROYAIT VRAIMENT À LA START-UP NATION.

APRÈS SON MASTER EN ÉCOLE DE COMMERCE, IL S’EST JETÉ DANS UNE BOÎTE QUI PROMETTAIT “DE RÉVOLUTIONNER LE MONDE DU RECRUTEMENT”.

“LES FONDATEURS ÉTAIENT JEUNES, HYPER INSPIRANTS.

ILS NOUS PARLAIENT DE “MISSION”, DE “CHANGER LES RÈGLES”, ET ON Y CROYAIT TOUS COMME DES SOLDATS PRÊTS À MOURIR SUR LE CHAMP DE BATAILLE DU DIGITAL.

SAUF QUE LA “MISSION”, C’ÉTAIT SURTOUT SE FAIRE EXPLOITER SANS BRONCHER. ”

SEMAINE TYPE DE LUCAS :

RÉUNION À 8H30 AVEC DES CAFÉS OBLIGATOIRES POUR “BIEN DÉMARRER LA JOURNÉE” (COMPRENDRE : TE CONDITIONNER DÈS LE MATIN).

-80 CALLS PAR JOUR POUR RAMENER DES CLIENTS (SINON, “ON VA DEVOIR REVOIR TES KPIS” → TRADUCTION : TU DÉGAGES).

-BRAINSTORMING LE SOIR APRÈS 19H (PAS PAYÉ, MAIS BON, “T’AS LA CHANCE D’APPRENDRE, NON ?”).

-SLACK EN PLS À 23H POUR RÉPONDRE AUX MESSAGES DE L’ÉQUIPE, SINON T’ES PAS “ENGAGÉ”.

LE TOUT POUR UN SALAIRE DE 1 800€ BRUT, AVEC LA PROMESSE DE STOCKS-OPTIONS “DANS QUELQUES ANNÉES”.

“J’AI GRILLÉ MON ÉNERGIE, BOSSÉ COMME UN MALADE POUR UN TRUC QUI N’A JAMAIS DÉCOLLÉ.

QUAND LA BOÎTE A COULÉ, J’AI REÇU… UN TOTE BAG ET UN T-SHIRT AVEC LE LOGO.

PAS UN CENTIME DE PLUS.

MERCI PATRON.”

“L’AMBIANCE START-UP, C’EST JUSTE UNE SECTE AVEC UN BABYFOOT”

– SARAH, 29 ANS, EX-PRODUCT MANAGER

SARAH, ELLE PENSAIT QU’UNE START-UP, C’ÉTAIT LE PARFAIT ÉQUILIBRE ENTRE BOULOT ET FUN.

ELLE AVAIT ENTENDU DES HISTOIRES DE BOÎTES OÙ TOUT LE MONDE S’AMUSAIT, OÙ LA HIÉRARCHIE ÉTAIT FLUIDE, OÙ ON POUVAIT “SE DÉVELOPPER PERSONNELLEMENT”.

SPOILER : C’ÉTAIT DU VENT.

“DÈS LE PREMIER JOUR, J’AI CAPTÉ QU’ON NOUS VENDAIT UN BULLSHIT MONUMENTAL.

ON NOUS APPELAIT “DES ENTREPRENEURS”, MAIS EN VRAI, ON ÉTAIT JUSTE DES EMPLOYÉS SOUS-PAYÉS À QUI ON DEMANDAIT DE TOUT DONNER POUR DES CLOPINETTES.”

LES RED FLAGS QU’ELLE A CAPTÉS TROP TARD :

L’OPEN-SPACE ULTRA-FUN : EN VRAI, C’ÉTAIT JUSTE POUR T’EMPÊCHER D’AVOIR UN ESPACE À TOI ET TE SURVEILLER.

LES “AFTERWORKS OBLIGATOIRES” : PARCE QUE SI TU VIENS PAS, T’ES PAS “ALIGNÉ AVEC LES VALEURS DE L’ENTREPRISE”

(= TU SERAS JAMAIS PROMU).

LES FONDATEURS EN MODE GOUROU : DES MECS QUI TE PARLENT DE “CHANGER LE MONDE”, MAIS QUI EXPLOSENT LA BOÎTE À CAUSE D’UN ÉGO SURDIMENSIONNÉ.

SARAH A TENU DEUX ANS, ENCHAÎNANT LES NUITS BLANCHES POUR RATTRAPER LES ERREURS DES FONDATEURS.

LE JOUR OÙ ELLE A DEMANDÉ UNE AUGMENTATION, ON LUI A RÉPONDU :

“MAIS POURQUOI TU PENSES À L’ARGENT ? ON EST UNE FAMILLE ICI.”

ELLE A CLAQUÉ LA PORTE UNE SEMAINE PLUS TARD.

“LES START-UPS, C’EST JUSTE L’ULTRALIBÉRALISME AVEC UN HOODIE”

– MEHDI, 32 ANS, ANCIEN DEV

MEHDI A BOSSÉ 5 ANS DANS LES START-UPS LES PLUS FLASHY DE PARIS.

IL A VU PASSER TOUTES LES TENDANCES, TOUTES LES LEVÉES DE FONDS ET TOUTES LES ARNAQUES BIEN FICELÉES.

“LES FONDATEURS FONT CROIRE QU’ILS SONT DES STEVE JOBS EN PUISSANCE, MAIS EN VRAI, C’EST JUSTE DES COMMERCIAUX QUI VEULENT LEVER UN MAX DE CASH AVANT DE SE BARRER.”

LES TROIS PLUS GROS MENSONGES DES START-UPS, SELON LUI:

“ON EST COMME UNE FAMILLE” → NON, T’ES UN SALARIÉ INTERCHANGEABLE.

SI T’ARRÊTES DE PERFORMER, TU SAUTES.

“ON TRAVAILLE TOUS MAIN DANS LA MAIN” → SAUF QUE CEUX QUI RAMASSENT LES DIVIDENDES, C’EST PAS TOI.

“TU CONSTRUIS TON AVENIR AVEC NOUS” → SI LA BOÎTE SE FAIT RACHETER, LES FONDATEURS DEVIENNENT MILLIONNAIRES ET TOI, TU RETROUVES UN JOB SUR LINKEDIN.

APRÈS AVOIR ENCHAÎNÉ LES NUITS BLANCHES POUR LIVRER DES PROJETS JAMAIS FINIS, MEHDI A FINI EN BURN-OUT. I

IL S’EST BARRÉ, ET AUJOURD’HUI IL BOSSE EN FREELANCE, À SON RYTHME, ET IL FACTURE CES MÊMES START-UPS QUI L’ONT SAIGNÉ.

POURQUOI ON CONTINUE À TOMBER DANS LE PIÈGE ?

PARCE QUE LES START-UPS SONT DES MACHINES DE MANIPULATION BIEN HUILÉES.

ELLES TE FONT CROIRE QUE C’EST “NORMAL” DE BOSSER SANS COMPTER.

ELLES TE CONDITIONNENT À PENSER QUE L’ARGENT, C’EST SECONDAIRE.

ELLES TE DONNENT L’ILLUSION DE LIBERTÉ ALORS QU’ELLES MAXIMISENT JUSTE LEUR PRODUCTIVITÉ SUR TON DOS.

COMMENT ÉVITER DE SE FAIRE AVOIR ?

SI TU VEUX PAS FINIR ÉPUISÉ, SOUS-PAYÉ ET UTILISÉ COMME UN KLEENEX, APPLIQUE CES RÈGLES :

SI ON TE VEND “L’ESPRIT DE FAMILLE”, DEMANDE LE SALAIRE.

SI TON TAF PREND LE DESSUS SUR TA VIE PERSO, SAUVE-TOI.

SI TES FONDATEURS SE PRENNENT POUR DES GÉNIES ALORS QU’ILS POMPENT DES IDÉES SUR REDDIT,

MÉFIE-TOI.

SI T’ES PAYÉ EN “EXPÉRIENCE” AU LIEU D’ARGENT, C’EST UNE ARNAQUE.

T’ES UN SALARIÉ, PAS UN APÔTRE SI UNE START-UP TE VEND LE RÊVE, POSE-TOI UNE QUESTION SIMPLE :

QUI GAGNE QUOI À LA FIN ?

QUI PREND LES DÉCISIONS ?

EST-CE QUE JE BOSSE POUR MOI OU POUR QUE D’AUTRES DEVIENNENT RICHES SUR MON DOS ?

SI LA RÉPONSE EST FLOUE, T’ES JUSTE UN ESCLAVE COOL AVEC UN HOODIE.